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Festival Rugb'images 2016 : un autre regard sur le rugby

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L'association Rugby, Culture et Passion a organisé du 4 au 8 avril 2016, la deuxième édition de son festival international Rugb'images.
Un événement photo, de projections de films mais aussi de réflexion sur ce sport.
Les participants en place pour le colloque - CC BY SA

Pour ma part, j'ai surtout assisté au colloque « La mêlée, au coeur du jeu et des débats », qui avait lieu le 5 avril 2016 à 18h30 à la maison de sport d'Albi.
Avec comme participant :
  • Thomas Lombard, ancien 3/4 center et consultant pour Canal+, à l'animation du débat;
  • Jean-Pierre Garuet, ancien international français au poste de pilier droit avec 42 sélections;
  • Didier Sanchez, ancien talonneur;
  • Jérôme Garcès, arbitre;
  • Clément Maynadier, talonneur, ancien du Sporting Club Albigeois et actuellement à l'Union Bordeaux Bègles;
  • Jean-Pierre Oyarsabal, coordonnateur du service des sports généraux pour le journal La Dépêche;
  • en intervenant public, Pierre Villepreux, ancien international à l’arrière et spécialiste du jeu de mouvement;

Le débat, très bien mené, met en lumière la pierre angulaire du rugby à XV, bien plus qu'à XIII et à VII.
Elle est même l'essence de ce sport de combat, un paradigme, qui fait lever des stades entiers, lors d'une mêlée à 5 mètres, une communion entre les joueurs et le public dans les moments difficiles. Elle est aussi le ciment d'une équipe avec ses joueurs qui se lient physiquement, malgré leurs différences, pour combattre dans un but commun. Une belle allégorie pour Didier Sanchez.

Les participants ont aussi rappelé la différence de point de vue entre le nord et le sud, certaines nations veulent obtenir des points sur mêlée fermée, une fin en soit et pour d'autres, elle sert de rampe de lancement vers du jeu de mouvement (Canada, Japon et Australie entre autres). L'exemple de la mêlée écossaise est souvent revenu, car dominatrice, mais pouvant servir à lancer le jeu.

La France reste le pays de la mêlée.
Là où 70 % des ballons sont joués après cette phase de remise en jeu durant la coupe du monde 2015, le tournoi des six nations fait tomber ce chiffre à 50% et le Top 14 à 45%. Une lutte féroce, car culturellement, un paquet d'avants en France préfère s'écrouler plutôt que reculer pour marquer l'adversaire. Une incarnation du vis franchouillarde qui nous permet plus vraiment de lutter sur la scène internationale (trop focalisé là-dessus plus que sur la continuité du jeu, surtout quand la possession est à l'adversaire).
Une belle mêlée, c'est aussi un meilleur savoir-faire dans les rucks, les mêlées ouvertes par le biais d'un meilleur placement, liaison, gainage. Un savoir-faire qui s'est un peu perdu avec le professionnalisme, là où il était naturel que le vieux briscard forme la jeune pousse.

Un meilleur arbitrage revient souvent comme argument pour améliorer le temps conséquent passé sur cette phase de jeu, mais malgré une aide et une meilleure expertise, cela ne ferait que déplacer le problème sur les rucks, la phase de jeu du rugby contemporain.

Pierre Villepreux, expert du beau jeu de mouvement, conclura assez ironique sur l'aspect incongru de la mêlée fermée. En effet, elle n'est que le résultat d'un accident de jeu à savoir l'en-avant. Pas d'en-avant, pas de mêlée.

Jérôme Garcès - CC BY SA
Clément Maynadier - CC BY SA
Didier Sanchez - CC BY SA
Jérôme Garcès, Thomas Lombard et Jean-Pierre Garuet - CC BY SA
Pierre Villepreux - CC BY SA

Captation sonore du colloque :

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